Par Enzo, Isaac et Marc

Riche en enseignements, l’analyse de la place de la jeunesse dans l’espace public montpelliérain nous a permis de dégager des ressentis dans un premier temps, puis les problèmes rencontrés et d’éventuelles solutions dans un second temps.

I. LES RESSENTIS

  • Au cours de notre mission, nous avons dû sonder les jeunes de Montpellier. Leur ouverture et leur enthousiasme dans les échanges a été une agréable surprise pour nous. Ils n’ont pas été avares en mot, et même plutôt bavards, dans l’ensemble. Peut-être le fait que le thème de l’étude les concerne directement a-t-il aidé. Avant toute chose, malgré les problèmes qui seront mentionnés plus tard, le ressenti général à l’issue de ces entretiens est un véritable attachement des jeunes pour la ville de Montpellier, où ils se plaisent. En témoigne leur volonté de donner à l’Esplanade Charles de Gaulle, en face du lycée Joseph Joffre, le surnom d’« Espla ».
  • Néanmoins, l’enthousiasme des jeunes durant les entretiens ne signifie pas nécessairement expression explicite de besoins. C’est pourquoi nous avons dû nous efforcer de préciser nos questions afin d’aboutir à des entretiens plus longs et plus complets. En effet, nous avons pu améliorer notre compréhension de leurs attentes, qui n’étaient pas clairement exprimées. Ici, l’âge rentre en ligne de compte : il a fallu s’améliorer dans l’exercice de l’entretien pour obtenir des avis issus de leur propre réflexion, et les aider à construire leur citoyenneté pour leur faire comprendre qu’ils sont bien plus que des « locataires » de l’espace public : ils en sont aussi des acteurs majeurs. Finalement, les derniers entretiens étaient plus aboutis, plus complets, car eux aussi se sentaient plus à l’aise.
  • Par ailleurs, nous observons un plébiscite pour la Promenade du Peyrou, décrite comme un vaste espace vert, calme, ombragé, propice aux rencontres et à la pratique de tous types d’arts. Nous retrouvons ainsi toutes sortes d’activités : musique, sport, sieste, jeux (pétanque, mölkky), lecture, pique-nique ou « apéro »… Il est, en somme, un espace polyvalent.
  • Dans une moindre mesure, les autres lieux abordés lors des entretiens ont un usage moins complet. Ainsi, l’Esplanade Charles de Gaulle est une place plus clivante : le lieu ne faisant pas l’unanimité. Plusieurs dysfonctionnements ont été pointés du doigt : conflits d’usage et sécurité en fin de journée par exemple. Ont également été cités de façon anecdotique : la place de la Canourgue, le Jardin des Plantes, la place Albert 1er, voire, hors de notre périmètre d’intervention : les Rives du Lez, le bassin Jacques Coeur…

Une fois cela dit, quels thèmes se dégagent à l’issue de ces entretiens ? Les plus récurrents sont la sécurité, le sport, l’alimentation dans l’espace public, les espaces verts, la disposition des espaces publics (horaires…), et leur usage (animations…).

II. PROBLÈMES ET SOLUTIONS

En effet, plusieurs problèmes ou manques en relation avec les thèmes mentionnés précédemment ont été pointés du doigt par les jeunes interrogés.

  • Tout d’abord, le manque de sécurité à partir d’une certaine heure à l’Esplanade Charles de Gaulle et de manière moins nette à la Promenade du Peyrou est un point qui est revenu souvent.
  • En ce qui concerne la disposition des espaces publics, la fermeture prématurée à minuit, aux yeux de certains jeunes, se révèle être gênante. Ils insistent souvent sur le fait que l’évacuation la Promenade du Peyrou à cette heure oblige les jeunes à migrer vers d’autres points de la ville quitte à revenir plus tard dans d’autres conditions.
  • Autre point mentionné plusieurs fois, est l’offre insuffisante d’installations sportives : les avis divergent quelque peu sur cette question mais, globalement, on ressent un manque d’accompagnement ou de supports afin que les jeunes puissent pratiquer leurs activités sportives. Un city, des terrains de « beach-volley » ou de « beach-soccer », ou encore un parcours de santé sont des propositions fréquemment entendues.
  • Enfin, quant aux autres types d’aménagements, nous avons reçu des retours positifs à l’égard de nos propositions d’installations de mobilier temporaire. Trois idées sont particulièrement approuvées. D’une part, la proposition d’installer des transats ou des chaises mobiles (à la Promenade du Peyrou notamment) fut chaleureusement acceptée. D’autre part, l’idée de mettre en place des panneaux temporaires de street-art, fut relativement bien accueillie, bien que certains jeunes considèrent que cela dénaturerait le cadre. Enfin, l’idée qui a suscité le plus d’enthousiasme fut l’ouverture d’un food-truck sur la Promenade du Peyrou, proposant nourriture et boissons. Certaines personnes souhaiteraient néanmoins proscrire la vente de boissons alcoolisées.
En conclusion, en incluant les jeunes dans le débat, les jeunes sont à même d’élaborer des propositions pertinentes et participer au débat démocratique.